Le temps des cerises
LE TEMPS DES CERISES…
Cerises d’amour aux robes pareilles
Tombant sur la feuille en gouttes de sang
Chansonnette sentimentale écrite en 1866 par Jean-Baptiste Clément lors d’un voyage en Belgique. Romance reprise et fredonnée cinq ans plus tard sur les barricades de La Commune de Paris…
Reste-t-il aujourd’hui un temps idyllique à l’ombre des cerisiers en fleurs, symbole d’union, de retrouvailles et d’insouciance ?
Qu’en est-il de la paix intérieure nous qui vivons aujourd’hui l’ère du numérique et de la mondialisation comme une sauvegarde du bonheur ?
Qu’en est-il du présent et du plus-que-parfait sur des rêves en jachère ?
Tant de questions sans réponses traversant nos égos à chaque minute de notre quotidien.
Il y a 150 ans, les premiers coups de canons de la Garde nationale, ralliée aux gens de « peu », tonnaient contre les versaillais dont les membres du gouvernement trônaient dans la ville du Roi-Soleil. Paris vit rouge. La France écoutait battre à grand bruit le pouls de la capitale. Au cœur de l’insurrection, fraternité et solidarité firent l’impossible pour une renaissance au nom de la liberté…jusqu’à ce que la Semaine Sanglante, un 21 mai 1871, éradique tout espoir d’une réelle démocratie sur les troupes surarmées d’Adolphe Thiers.
Le dernier bastion à Belleville tombait. 30 000 communards furent décimés et près de 47 000 seront faits prisonniers. La Commune se noya dans le sang de ses insurgés et ses aspirations furent écrasées dans une répression débridée débouchant pour beaucoup sur des exécutions sommaires ou des déportations en Nouvelle-Calédonie. Le Mur des Fédérés au cimetière du Père-Lachaise, où 147 d’entre eux furent fusillés et jetés dans la fosse commune, est devenue le symbole insurrectionnelle de toute une gauche insoumise aux diktats liberticides des dérives totalitaires. La mémoire de la Commune a fini par perdurer à travers des décennies d’oppressions et de révoltes. Sans doute la seule insurrection érigée par le peuple et non par une bourgeoisie manipulatrice plus aux services de ses propres intérêts que de ses soi-disant idéaux. Quelque part, la guerre sociale est toujours restée suspendue au-dessus de nos têtes. La dernière en date : Les Gilets Jaunes, sièges des ronds-points, assemblées constituantes, péages d’autoroutes bloqués, manifestations d’abord pacifiques puis « infiltrées » pour finir par des mutilations et des incarcérations abusives.
Alors oui, il fut un temps des cerises
Où s’est épanché sur leurs cœurs en prières
Un lit d’espoir et de roses rouge-sang.
Harry Kampianne
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- Du 2021-03-17 14:00 au 2021-03-21 17:30
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